Une conséquence de la mondialisation et du commerce international est assurément que nos détaillants débordent de produits venus de loin et souvent vendus à prix plus qu’abordables. C’est tentant, j’en conviens. Si on compare à l’achat de produits locaux qui, a priori, peuvent paraître plus chers. Mais est-ce vraiment le cas? On décortique le sujet en 5 points.
Pour conserver le caractère unique de nos communautés
Le premier point qui me vient en tête est celui de la saveur unique que possèdent nos communautés, villes et villages, lorsque ceux-ci sont peuplés de commerces indépendants et locaux. En comparaison avec des commerces de grandes chaînes qui sont les mêmes partout, les petits détaillants locaux proposent des produits inspirés de leur environnement, fabriqués par des artistes de la région, ce qui augmente davantage l’individualité et le charme de ces artères commerciales.
Faire une différence avec notre pouvoir d’achat
Pensez ensuite à notre pouvoir d’achat collectif. Le commerce de détail au Québec totalise des ventes supérieures à 126 G$ par année[1], faisant travailler plus de 322 000 personnes[2]. Tout cet argent représente un immense pouvoir d’achat qu’on peut choisir, collectivement, d’investir dans des produits dont les bénéfices échappent à la province, ou au contraire, enrichissent notre économie locale. L’argument ici ne se veut aucunement politique ou nationaliste, mais plutôt pragmatique. Imaginez un instant le stimulant économique que représenteraient 30% de ce montant d’achat s’il était dépensé dans des entreprises locales.
Prioriser la qualité par rapport à la quantité
Les créateurs locaux de l’industrie de la décoration québécoise que j’ai rencontrés depuis 10 ans partagent largement les mêmes valeurs, celles de la fabrication locale et éthique lors de la production de leurs produits. Ils favorisent aussi l’utilisation de matières premières d’ici avec comme préoccupation principale le rendu que celles-ci peuvent leur apporter. Ce qui veut dire en retour que les produits finis sont de meilleure qualité, ayant été fabriqués en petite série, avec des matières choisies pour leur rendement. En d’autres mots, disons que votre accès au service à la clientèle de l’entreprise est beaucoup plus direct que si celle-ci détient son siège social aux États-Unis, en Asie ou en Amérique centrale par exemple. Ce même souci du détail, on peut aussi l’attribuer au fait que ces créateurs vendent leurs produits à une clientèle locale qui serait la première à leur laisser savoir si leurs produits n’étaient pas de qualité. Vous ne seriez pas en affaires longtemps si vous vendiez à vos clients près de chez vous des produits de qualité inférieure à ce qu’ils peuvent se procurer ailleurs!
Payer un prix juste
Un coussin ou un meuble fabriqué en Asie coûtera une fraction du prix de production d’un même objet fait ici au Québec pour des raisons sociales et économiques évidentes. Pour un prix de détail suggéré identique, le profit du premier coussin serait donc bien plus élevé que le second, laissant le consommateur avec le sentiment d’avoir été floué. Une perception que plusieurs commerces québécois tentent de changer en proposant des produits d’ici, uniques et originaux, à prix juste. Visitez entre autres : Signé Local, Chic & Basta, C’est Beau, Bref, & l’Appartement.
Encourager un commerce d’ici
Finalement, la déco faîte ici est-elle vraiment moins chère? Oui. De nombreux produits n’ayant pas été soumis aux fluctuations des taux de change, et aux manipulations de multiples intervenants, cela fait en sorte qu’ils sont plus économiques à l’achat. Par ailleurs, on y gagne en misant sur l’expérience totale, et locale, comme celle d’encourager un commerce d’ici, de se donner l’opportunité de démontrer à nos créateurs et commerçants qu’on apprécie leurs produits avec une proverbiale « tape dans le dos » démontrée à coups d’achats… locaux.
[1] http://www.cqcd.org/fr/apropos/commerce-de-detail/
[2] https://detailquebec.com/portrait-du-secteur/diagnostic-sectoriel/

Amoureuse des couleurs, d’éléments décoratifs à saveur vintage et de trucs faits à la main, Vanessa Sicotte célèbre la déco dans ses expressions les plus éclatées. Créatrice du blogue Damask & Dentelle, et auteure d’un livre du même nom, où elle partage ses coups de cœur depuis 2009, Vanessa est aussi l’animatrice de Sauvez les meubles et de Marché Conclu sur Canal Vie. Depuis l’automne 2015, on peut bénéficier de ses précieux conseils en regardant Marina Orsini sur ICI Radio-Canada Télé, émission où elle agit à titre de chroniqueuse déco.