En plus de la COVID-19, il faut dire que la clémence des températures observées en mars a également contribué à cette révision des prévisions de la demande, notamment pour celles du secteur résidentiel. Cela dit, pour ce qui est des secteurs industriel, commercial et de la production d’électricité, une part importante de la révision des prévisions de la demande est attribuable aux effets de la pandémie.
- Dans le secteur industriel, la baisse de la demande que l’on peut attribuer à la baisse de l’activité économique pourrait atteindre les 2 Bcf/jour, soit à peu près l’équivalent de l’augmentation de la demande prévue des terminaux de liquéfaction en 2020.
- Touché par le confinement, le secteur commercial devrait aussi réduire sa demande en gaz naturel et d’électricité. Comme pour la demande du secteur résidentiel, une portion de la demande de gaz naturel du secteur commercial est également affectée par l’évolution des températures qui déterminent les besoins de chauffage et de climatisation. En revanche, la demande du secteur commercial est durement touchée par le confinement et la fermeture des commerces non essentiels.
En résumé, si les perturbations économiques se limitent au 2e trimestre de 2020, on peut estimer que la pandémie pourrait entraîner une baisse de 2,0 à 2,5 Bcf/j de la demande totale de gaz naturel aux États-Unis pour l’ensemble de 2020.
Enfin, il importe de noter que les perturbations économiques mondiales ont également un effet sur les taux de change. Entre le Canada, pays exportateur de matières premières, et les États-Unis, dont la monnaie est perçue comme une valeur refuge, la pandémie actuelle entraîne une appréciation de la devise américaine contre plusieurs devises, dont le dollar canadien. Ceci vient bien sûr augmenter le coût d’une molécule lorsque son prix est converti en dollar canadien.